Traces locales d’un homme d’État. Jean Zay l’Orléanais, par Pierre Allorant

Un article paru dans Magcentre le samedi 20 juin 2020.

Assassiné le 20 juin 1944 par la Milice du gouvernement de Vichy, Jean Zay a été, à l’instar de François Mauriac à Bordeaux, Un adolescent d’autrefois, ancré dans sa terre natale.

Jean Zay, assassiné le 20 juin 1944. DR

« Je suis né à Orléans et j’ai passé là-bas toute ma jeunesse. J’ai donc à Orléans toute ma famille et, vous le devinez, mes amis les plus chers. (…) J’ai passé mon enfance entre une salle de rédaction et une imprimerie…Le journalisme se confond avec mes premiers et plus anciens souvenirs. (…) Le journal de mon père était un journal politique, c’est vous dire que je n’ai jamais commencé à faire de la politique. J’ai vécu dans cette atmosphère et je crois bien avoir tenu ma première réunion publique à l’âge de quatorze ans ! (…) J’ai épousé une jeune fille d’Orléans que j’ai d’ailleurs connue toute petite…une amie d’enfance, et j’ai le plaisir d’être depuis quelques mois le papa d’une jolie petite fille qui s’appelle Catherine. (…) Je suis papa avant d’être ministre, et il m’arrive d’aller moi-même pousser la voiture de ma petite Catherine lorsque sa maman la promène : et je ne trouve pas ça inavouable ! ». 

 

L’interview de Jean Zay par Emmanuel Berl et Jean Nohain en 1937, destinée à présenter le plus jeune ministre, ami de la radio, aux auditeurs « sans-filistes », nous frappe par les références de Jean Zay à sa ville d’Orléans. Et il en est de même quelques mois plus tôt quand évoquant son innovation de classes d’orientation professionnelle, il précise aux journalistes : « J’ai voulu rompre avec la dangereuse habitude de promulguer des lois sans savoir si la théorie sera confirmée par la pratique. (…) J’ai d’ailleurs voulu que l’expérience fût faite dans ma petite patrie. Ainsi je pourrai la suivre de près et confronter à bon escient les résultats obtenus à Orléans avec ceux qu’on obtiendra ailleurs ».

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