Chères et chers membres de toute la communauté de l’Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne, Michel Vovelle nous a quittés aujourd’hui.
Professeur d’histoire de la Révolution française et de l’Empire entre 1982 et 1993, il fut nommé dés 1983, Directeur de la mission scientifique qui devait préparer le Bicentenaire.
Ayant dirigé ou organisé ou participé à plus de 550 colloques durant ces années, il fut un missionnaire inlassable des idées fondatrices de notre pacte républicain, qu’il défendit sans faille, assumant la direction de l’Institut d’Histoire de la Révolution française, fondée en 1937 par Jean Zay, sur la proposition de Georges Lefebvre.
Il rayonna dans le monde entier, formant des dizaines de doctorants et eut la joie d’avoir plus de 30 maîtres de conférences ayant travaillé sous sa Direction dans de nombreuses universités françaises, dont nombre devinrent professeurs, en exercice aujourd’hui.
Il fit grandir Paris I , et sa visibilité dans le monde des historiens, ouvrant le chantier de l’histoire des émotions, avec son histoire des mentalités, ouvrant le chantier de l’histoire des images, ouvrant le chantier de l’impact de la Révolution française dans le monde entier, trois chantiers qui irriguent aujourd’hui les travaux les plus novateurs des jeunes historiens de la Révolution.
Il offrit au monde universitaire la plus belle image de notre université en 1989, en organisant le congrès mondial du Bicentenaire en Sorbonne, réunissant autour de lui plus de 300 chercheurs du monde entier.
Il ne cessa jamais de travailler, nous offrant encore l’année dernière deux ouvrages ; sa bataille pour le bicentenaire, car il le disait « la Révolution et son histoire sont des combats » et ses Mémoires , comme dernière offrande de son intelligence subtile et toujours pointue.
Sa générosité pour son université et l’IHRF fut indéfectible, léguant en 2015 sa bibliothèque à l’IHRF ( soit près de 3000 ouvrages) , et depuis précieusement conservés au troisième étage escalier C…. où l’odeur de ses mecarillos a disparu depuis longtemps, mais demeure si présente et tenace pour ceux qui ont eu la chance d’être ses élèves.
Il nous revient de poursuivre son oeuvre au sein de l’IHRF dans l’Ihmc.
Il est de notre responsabilité de faire vivre ses intuitions, de faire connaître ses 26 ouvrages, et de rendre à sa mémoire tout ce qu’il a donné à notre université de Paris I.
Son oeuvre féconde restera au coeur des travaux à venir de l’IHRF.
Pierre Serna